Le stretching : qu’est-ce que c’est ?

On entend souvent les cavaliers dire « je fais une séance de stretching le lendemain de concours » mais savez-vous vraiment de quoi il s’agit ? Le stretching est la décontraction musculaire par une attitude basse, étendue et relâchée. De ce fait, il favorise également la décontraction mentale.
Plus spécifiquement, le stretching est l’étirement latéral et longitudinal des muscles mais attention, il n’a pas toujours pour objectif de muscler le cheval puisque la musculation nécessite une contraction des muscles, ce qui n’est pas toujours le cas dans le stretching.
Le stretching est idéal au début ou à la fin d’une séance, il permet aux muscles de se préparer, à la ligne du dessus de se tendre et au cheval de mieux fonctionner. Il prépare ainsi le cheval à l’effort et à la fin de la séance, il aide à la récupération. Il est donc idéal le lendemain de concours pour réduire les courbatures.
Le stretching doit être pratiqué très régulièrement chez les chevaux âgés car il permet de maintenir un bon état physique général.

Un peu de biomécanique pour commencer

La position du dos dépend de la position de l’encolure à cause de 2 ligaments : le ligament supra-épineux qui relie les vertèbres entre elles du sacrum au garrot et le ligament nuchal qui relie les vertèbres du garrot aux premières cervicales. Donc quand le cheval baisse la tête, cela fait remonter le dos.
Pour que le dos fonctionne correctement, deux chaînes de muscles doivent travailler ensemble : la chaîne dorsale et la chaîne ventrale.

  • La chaîne dorsale, aussi appelée ligne du dessus, est constituée des muscles extenseurs de l’encolure. Ils sont situés au-dessus de la colonne vertébrale et se terminent à l’arrière des postérieurs. Lorsqu’ils se contractent, le cheval lève la tête, les postérieurs reculent donc il creuse son dos.
  • La chaîne ventrale est constituée de muscles fléchisseurs qui partent des cervicales jusqu’aux abdos. La contraction de ces muscles va entraîner une flexion de l’encolure, de la hanche et du tronc : l’encolure s’abaisse, le dos s’arrondit, le garrot remonte et les postérieurs s’engagent.

Ainsi, pour muscler le dos de votre cheval, commencez par muscler ses abdominaux.

Quand les abdominaux sont contractés, la hanche fléchit, les postérieurs sont donc ramenés sous la masse et le ligament dorsal vient se tendre et créer un pont pour porter le cavalier. Ce pont va permettre de libérer les muscles de la chaîne dorsale qui vont alors pouvoir travailler en décontraction.

Les indispensables du stretching :

L’engagement des postérieurs : veillez à toujours conserver de l’impulsion et un engagement des postérieurs afin d’étirer toute la ligne du dessus. Cela améliorera également l’équilibre de votre cheval.
Garder un bon équilibre : votre cheval ne doit pas s’appuyer lorsqu’il descend, ni « arracher » les rênes : il doit se tenir.

Quelques idées d’exercices

Marchez 15 min pour échauffer votre cheval avant de commencer.

Travail longitudinal :

  • Les transitions intra et inter allures : elle favorisent la tonicité et un abaissement des hanches lors des transitions descendantes (Veillez à toujours garder la même attitude pendant les transitions)
  • L’extension d’encolure permet d’étirer les muscles du dos et de l’arrière-main mais attention à ne pas provoquer un déséquilibre avec un report de poids sur l’avant main et à toujours garder un contact.

Le travail latéral : Il permet d’étirer les épaules et les hanches

  • L’incurvation : elle consiste à plier l’ensemble du rachis du cheval de la queue à l’encolure et donc d’étirer le côté extérieur du cheval. (Attention : veillez à ce que le cheval ne tombe pas à l’intérieur)
  • La cession à la jambe : elle permet d’assouplir l’arrière main et les épaules. Les principaux muscles sollicités sont les muscles abducteurs et adducteurs au niveau des postérieurs et des antérieurs.
  • L’épaule en dedans : elle permet d’assouplir les épaules mais également les vertèbres dorsales du garrot. Elle fait travailler aussi bien les muscles abducteurs que les muscles adducteurs.

Le stretching peut aussi être pratiqué à pied, il est très bénéfique pour prévenir l’apparition de problèmes locomoteurs. A pied, vous pouvez assouplir le dos, les antérieurs, les postérieurs et la nuque. De nombreux exercices assez simples sont possibles, demandez à votre ostéopathe pour ne pas créer de lésions !